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Je ne verse généralement pas dans le glauque, mais ce matin dans le métro, je lisais un article de 20minutes qui m’a ramené à cette question que je me pose régulièrement…vivons nous “en société” ?
Société : n.f. (lat. societas, de socius, compagnon).
I.1.Mode de vie propre à l’homme et à certains animaux, caractérisé par une association organisée d’individus en vue de l’intérêt général. Vivre en société.
“Je désire réagir à l’article paru dans l’édition du mardi 21 mars 2006 concernant le régime alimentaire des personnes qui vivent en France en dessous du seuil de pauvreté (minima sociaux plus aide alimentaire).
J’ai 49 ans, je suis depuis cinq ans au chômage et depuis deux ans au RMI. Mon budget alimentaire est actuellement inférieur à 10€ par semaine. Je me nourris principalement, midi et soir, d’un plat de 100g de pâtes agrémenté de 50g de miettes de thon achetées dans un magasin hard discount. Un tel repas me revient à 0,40€ ! Parfois, je fais la fin des marchés pour trouver des légumes ou des fruits soldés.
Après avoir hésité, je me suis résolu à m’inscrire aux Restos du coeur. J’ai accès une fois par semaine à leur épicerie sociale. A chaque visite, on nous donne un peu de pommes de terre, de carottes, du lait, des conserves, parfois du beurre, des yaourts, des oeufs, un peu de fromage, un paquet de biscuits et quelques fruits (…) Au début, j’étais euphorique devant une telle abondance, une telle variété après des années de pâtes midi et soir ! Et puis ensuite, j’ai eu un coup de déprime quand j’ai réalisé que je n’étais plus en mesure de choisir ce que je pouvais manger, que c’était quelqu’un d’autre qui faisait ce choix pour moi, que j’avais perdu ce pouvoir dans ma vie. Ca fait drôle quand on y pense et puis on s’habitue et on oublie. Parce que cette aide est vitale.”
Anomyme
20 minutes Lille, n°933 Jeudi 23 mars 2006.
On pourra penser que la dignité humaine ne relève pas de “l’intérêt général”, que ce pauvre bougre c’est foutu tout seul dans cette situation, qu’il n’a qu’a travailler pour gagner sa vie… mais je continurais à penser qu’il y a là quelque chose qui ne fonctionne pas comme il le faudrait.